jeudi 8 janvier 2009

3e message en 2 jours - è la mia ossessione 'sto blog

Chères amies, Chers amis, Care amiche, Cari amici, (vi scrivo, così mi distrago un po'... comprend qui peut),
Aujourd'hui, jeudi 8 janvier 2009, je suis allée à la bibliothèque pour étudier, et non pas pour emprunter des DVD, ce que je faisais jusqu'à présent.
Pleine de bonne volonté, après mon petit -tout petit- café je me suis rendue dans les obscurs sous-sols de mon université, là où se trouve la biblioteca Lino Miccichè, du nom de l'historien et critique de cinéma dont je déchiffre actuellement un livre sur Visconti. Une salle grise et triste, dont les côtés sont meublés d'étagères toutes vides. Aucun livre en libre accès ou presque. Pas grave, j'avais tout prévu et apporté les miens.
Et bien, figurez-vous qu'un quart d'heure après mon entrée on me mettait dehors, car aujourd'hui, oui oui, la bibliothèque fermait exceptionnellement à 15H15 car une réunion était organisée à l'intérieur...
Je n'y arriverai donc jamais. Demain, je retente, dans une autre bibliothèque, car il ne faut pas perdre espoir.
Surtout que ici comme ailleurs: les examens approchent. Ou plutôt je m'approche des examens qui eux ne bougent pas et ne reculent jamais de toutes façons. Quoique...

[transition en douceur]

Le moment est enfin venu, vous êtes enfin prêts, à entendre parler un peu du système examinal italien [l'adjectif examinal existe dorénavant]. Il sistema italiano degli esami se caractérise par une extrême flexibilité, qui, à mon humble avis, encourage la paresse, rend les études atrocement longues, et dévalorise les diplômes. Trop de flexibilité dans un pays où tout le monde est déjà particulièrement flexible = casino (MDJ d'un autre message).
Voilà comment ça se passe...
On laisse l'étudiant libre de choisir quand il passe l'examen. Et celui-ci peut le passer autant de fois qu'il veut s'il n'est pas content de son résultat.
À chaque session d'examen sont organisés 3 "appels". On peut décider de passer l'examen au 1er et/ou au 2e et/ou au 3e. Mais on peut aussi décider de passer l'examen d'une matière au semestre suivant, ou bien l'année d'après... libertà, flessibilità...
Sachant que la plupart des gens que je connais -moi la première- ne travaille bien qu'avec des échéances courtes, je ne sais pas où ils trouvent la motivation pour "s'y mettre" ici!
Ils passent donc des années à étudier, et commencent souvent à travailler avant la fin de leurs études. Par conséquent ils ne peuvent plus assister aux cours, ce qui explique que pour préparer chaque examen, il suffise de lire un manuel choisi par le professeur, la présence aux leçons étant complètement facultative.
Quand ils sont enfin laureati, diplômés -parce qu'ils finissent tous par l'être un jour ou l'autre- ils fêtent ça en grande pompe avec couronne de laurier et tout le tralala. Et c'est rare qu'ils puissent travailler dans le domaine pour lequel ils ont fait des études.
Ah oui, et pour chaque appel, il y a juste un jour et une heure à laquelle tout le monde est convoqué. Les cours pouvant être suivis par les étudiants de 5 niveaux différents, de la 1e année de licence jusqu'à la dernière de master, ça veut dire que l'on peut littéralement attendre des heures avant de passer l'oral, voire même y retourner le lendemain.

Vous voyez, l'Université française ou l'Ecole du Louvre c'est pas si mal à côté...

En fait, moi ça m'arrange tout ça, car ici la vie, la ville, les gens, tout me plaît beaucoup, énormément, à la folie, et s'il n'y avait pas tous ces désagréments administratifs, universitaires etc... je n'aurais aucune envie de retourner en France à la fin de l'année. Là, au moins, je me dis que c'est mieux d'avoir un diplôme "pas italien", et que, quitte à moins manger de pasta, mieux vaut rentrer au pays...

Pour finir, je vous annonce que demain je devrais avoir à nouveau de l'eau chaude, et clore ainsi ma semaine d'ablutions à la bassine.

7 commentaires:

Pauline a dit…

Ouh la la, je me relis et je me vois dans l'obligation de rajouter quelques détails car en 2 messages je fais passer les Italiens pour des adeptes du fascisme et des demeurés.
Pour le fascisme: comprends toujours pas, mais pour la fac, je DOIS VOUS DIRE que les profs sont toujours géniaux, très très intéressants et captivants. Jamais eu encore de prof soporifique comme j'ai pu avoir si souvent en France!!

Pauline a dit…

Et 2e commentaire de moi-même : on pourrait aussi considérer ce système d’examen comme le seul vrai système, car jusqu’à ce qu’il n’ait pas la note maximum, l’étudiant continue à étudier… à la fin, il est donc censé être parfaitement au point… C’est probablement comme ça que ça a été pensé d’ailleurs.
Mais bon quand même, ça ne me plaît pas.

admin a dit…

hey paupau juste pour te dire que je viens de lire tes articles très intéressants, continue!!!!!!!!!!je t'aime bacci vio

Camille a dit…

Délirant ce système ! Vive la France ! Moi je ne trouve pas ça bien du tout, même si ton raisonnement n'est pas idiot.
Bises !

Gamacé a dit…

J'ai un peu l'impression qu'il y a quelque chose de semblable en Allemagne (eh oui, on croirait pas). A l'université, de même, tu dois passer des "zwischenprüfung", mais c'est toi qui décide quand est-ce que tu es prêt... En général ça se fait au bout de 2 ou 3 ans, mais un ami vient enfin de l'avoir, à 25 ans ! (bon, le bac est à 19 ans + 1 an de service civil, il a commencé à 20 ans). Ca m'avait marquée aussi, je ne me vois pas réussir à décider que je suis prête à passer un exam... argh.

Pauline a dit…

bonjour Gamacé, qui es-tu? Coralie? Julie?? Clémence?

Pauline a dit…

ah non, Gamacé tu es Gabrielle of the choir