mardi 29 septembre 2009

"Il faut mettre des images pour donner aux gens envie de lire"... va bene...

Parfois devant les bars ou les magasins il y a des parkings pour chien, c'est-à-dire un anneau où attacher la laisse de la bête.
"Laisse" que l'on dit guinzaglio et je ne vois vraiment pas pourquoi on se donne autant de mal.





Sans transition, exposition. Le long de l'Ara Pacis (Autel de la Paix, qui repose depuis quelques années dans un très beau musée de Richard Meier le long du Tibre) il y a souvent un Monsieur qui expose des objets sur des plots de béton. C'est plutôt drôle.


Sur le carton de gauche: "Dire ou écrire que Rome est un musée à ciel ouvert est trop facile, il faut le démontrer dans les plus petits détails".
Au centre: "Fermé le lundi"
A droite: "Je travaille actuellement pour une Rome meilleure, excusez-moi pour les travaux en cours"



"Déchaussé"



"Visiter sans courir"



En haut: un cigare, en bas "Je reviens tout de suite".



"Emporio Armani"



lundi 28 septembre 2009

Oublis réparés

Je n'ai jamais mentionné le fait que c'est en Italie que j'ai compris pourquoi le français était souvent considéré comme une belle langue, et c'est grâce à mon exil que je peux à présent apprécier ma langue maternelle. Non pas que l'italien serve de faire valoir, loin de là, mais le fait de parler quotidiennement une langue étrangère m'a permis d'avoir parfois "l'oreille neutre", de comprendre comment les non-francophones entendent et lisent ma langue.
Et ça me plaît assez, plutôt doux, peu accentué mais quand même musical, riche d'une grande variété de sons... je dois bien reconnaître que c'est joli, et même parfois reposant après le théâtralissime italien.

Autre sujet linguistique, la nouveauté du mois de septembre: pendant les visites du palais, il y a souvent des Italiens qui viennent de toute l'Italie et qui parlent avec des accents auxquels je ne suis pas du tout habituée. Par conséquent je leur demande de répéter leurs questions, mais je n'ose quand même pas leur dire qu'ils ont un accent terrible (avouez que vous pensez "hôpital" et "charité"). Avec ce problème maintes fois évoqué de la maigre présence du second degré, ce genre de blague pourrait créer des incidents diplomatiques.

Quelque chose qui m'étonne beaucoup en ce qui concerne les accents italiens, est qu'ils portent souvent sur les consonnes, pas uniquement sur les voyelles.
En "français français", à part le R qui peut éventuellement être plus ou moins roulé dans certaines régions par les personnes âgées (peut-être les jeunes aussi, mais je n'en ai jamais entendus), ou légèrement plus guttural vers le Nord-Est, ou un peu "négligé" vers Paris (le fameux R négligé, celui du désinvolte "carrément"), les accents français de France font plutôt varier la prononciation des voyelles ("o" et "é" plus ou moins ouverts par exemple), et l'intonation générale de la phrase, mais rarement les consonnes, non? dites moi si je me trompe, j'attends vos contre-exemples!

En italien en revanche, ça chuinte vers Bologne et dans les Marches, les "bolognesi" sont presque "bologneJi", le "s" devient "ch", (vers Naples aussi me semble-t-il...); le "r" habituellement roulé devient plus guttural dans le Piémont, comme en France (la "r" moscia); en Sicile, il y aurait une tendance à redoubler systématiquement les consonnes; le "c" de "casa" ressemble à un "h" aspiré en Toscane (c'est le plus bizarre de tous celui-là.. vado a hhhhhasa ) etc...

A Rome on prononce bien les lettres, mais on amoche les mots!
L'italien "parfait" serait celui parlé par les Toscans (pour la justesse grammaticale etc...) prononcé par un Romain. D'où le dicton: Lingua toscana in bocca romana. Mais bon c'est un peu un vieux mythe apparemment.

(voir: http://grandtour.bncf.firenze.sbn.it:9080/nazionale/racconto/grand-tour-e-la-toscana/gli-itinerari-tematici/la-via-della-lingua-firenze-e-siena et voir également le message du 20 septembre qui relate une enquête de la Repubblica sur les dialectes en Italie.)

Je clos en vous faisant part de ma grande tristesse: "n'importe quoi" me manque terriblement, il est intraduisible.

dimanche 20 septembre 2009

Dialectes

In Courrier International 30.07.2009
http://www.courrierinternational.com/breve/2009/07/30/le-pays-aux-six-mille-langues

"A l'heure où la polémique fait rage en Italie entre ceux qui veulent que l'on enseigne les dialectes locaux à l'école et ceux qui estiment que l'italien est en danger, le quotidien romain La Repubblica a dénombré pas moins de 6 000 dialectes, idiomes ou patois dans l'ensemble de la péninsule. Du nord au sud, ces parlers sont bien vivants. On constate en effet que 69,9 % de la population parle un dialecte en Vénétie et 74,4 % en Calabre, pour ne citer que ces deux régions. L'italien prévaut dans 45,5 % des foyers, 32,5 % mélangent dialecte local et italien, 16 % utilisent de préférence un dialecte, 5,1 % enfin parlent une autre langue. "

mardi 8 septembre 2009

Ça fait des lustres

Mon appartement meublé de façon un peu vieillotte a surtout des lustres impressionnants de kitscherie, certains ne servent plus à rien, mais ont été conservés et supportent une ampoule seule.
Ça vaut toutes les installations contemporaines du Monde.









vendredi 4 septembre 2009

A princess diary

"Les générations qui se succèdent ici sentent la noblesse du lieu et y participent. Cette grande histoire, cette poésie sont des forces mystérieuses qui agissent sur l'esprit: ce palais est un lieu d'initiation d'où l'on ne peut sortir vulgaire"

Voilà ce qu'a dit Emile Mâle -grand historien de l'art qui fut directeur de l'Ecole Française de Rome de 1923 à 1937 - au sujet du Palais Farnèse.

Puissent ces forces mystérieuses dont il parle agir sur mon esprit!
En attendant ce miracle, je fréquente assidûment la bibliothèque de l'Ecole française (qui se trouve aux deux derniers étages), espérant que la vitalité des cerveaux de tous les chercheurs qui s'y trouvent me contamine un peu.

Ma nouvelle vie romaine a donc commencé il y a quelques jours, et même si elle promet d'être bien plus studieuse et responsable que celle de l'an passé, j'avoue être très contente de pouvoir travailler dans l'ambassade, et surtout au Palais Farnèse. Je suis assez émue en fait de pouvoir étudier l'histoire du palais dans les murs même du palais, en lisant des livres de personnes qui y ont vécu, en allant dans les salles où tant d'artistes sont passés... Carrache était logé sous les combles, et c'est sous les combles aussi que j'étudie, peut-être dans la même salle? J'ai de la chance, espérons que je saurai en profiter intelligemment.


Des images là pour que vous compreniez:
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/ministere_817/evenements_11561/journees-du-patrimoine_17125/video-du-palais-farnese-ambassade-france-rome_53929.html

Je ne ferai cependant pas de ce blog un journal intime, et interromps ici le déballage de mes états d'âme!



Je pense faire bientôt un billet sur tous les signes néo-fascistes que je vois écrits sur les murs, et aussi sur les affiches, leur importance numéraire me frappe.
Et j'en vois partout, frôlant la paranoïa: une croix gammée est gravée dans une des poutres des combles du palais, bon ça n'a rien à voir, mais quand même!! (et elle découvrit ainsi une des phases les plus noires de l'histoire de l'illustre palais romain... haha)

J'ai aperçu aussi quelque agitation politique. Il y a en ce moment Piazza Venezia (la grande place centrale, à 2 secondes du palais de Berlulu) une sorte de rassemblement "Berlusconi, un governo omertoso è un governo complice".
Mode de protestation sympathique, dolcevitesque: ils sont là avec leurs tentes et leurs transats, à jouer aux cartes, pendant que des dizaines de carabinieri les surveillent.
Promis que j'irai leur parler, savoir ce qu'ils demandent exactement, depuis quand ils sont là et combien de temps ils pensent rester.
Telles sont mes missions.