lundi 15 septembre 2008

La deuxième semaine

Ça y est, ma vie erasmus a bien commencé !

Mes cours d’italien ont débuté il y a une semaine, et je suis dans un petit groupe très sympathique et très international (Irlande, Kenya, Brésil, Portugal, Belgique, Autriche, Allemagne, Espagne, Suisse, Pologne). Je craignais fort que l’anglais ne l’emporte une fois les cours terminés, mais finalement, même en dehors de la fac on se parle tous en italien. On progresse donc très très vite: après 4 heures de cours, j’avais l’impression de mieux parler l’italien que l’allemand après 7 ans. Par ailleurs j’ai remarqué que plus je comprends l’italien, plus je comprends l’espagnol. Ça tombe bien : presque un erasmus sur 2 est espagnol ici. C’est fou d’ailleurs, ils sont vraiment très nombreux, et beaucoup d’entre eux –les castillans surtout- parlent l’italien comme s’ils parlaient espagnol – au niveau de l’accent- c’est parfois difficile de déterminer quelle langue ils parlent, d’où de nombreux quiproquo (quiproqui?). Malheureusement on ne peut pas se moquer d’eux, ils sont bien trop nombreux (et puis, ils sont sympathiques quand même).

Je suis contente de voir que beaucoup d’étrangers apprennent encore le Français, et impressionnée aussi, car certains le parlent vraiment bien. Par contre, rien à faire, les Parisiens ont une sale réputation. Je fais tout mon possible pour rétablir la vérité : « il est possible que les commerçants des zones touristiques ne soient pas aimables, mais vraiment, je vous assure, les Parisiens sont gentils…. blablabla ».
Mais les Bordelais seront gavé contents car Bx jouit d’une excellente réputation (« waow j’ai vu des photos de bx, c’est magnifique, je rêve d’y aller » si si !), et cela, même jusqu’au Brésil.
(à ce propos : quid de Bx13 ??)

Ma première coloc, Monica, qui est espagnole, est arrivée il y a une semaine. On se parle en italien, on arrive à bien se comprendre, et on s’entend très bien. On appréhende un peu le jour où on sera enfin 4 dans l’appart car la seule pièce commune, la cuisine, est vraiment petite !
Quant à la 3e coloc qui devait arriver la semaine dernière, finalement elle n’est pas venue (elle ne supporterait pas d’être loin de son copain apparemment). Alors on va faire passer des interviews pour trouver la coloc idéale qui n’a pas le droit d’être francophone en général, et française en particulier, c’est ma seule condition.

Notre quartier s’avère assez sympathique (cherchez Furio Camillo sur google si vous voulez !). Notre appart n’est pas si éloigné du centre que ce que l’on pensait d’abord. 20 minutes suffisent pour rejoindre à pied Saint-Jean du Latran (San Giovanni in Laterano, la cathédrale de Rome) en prenant la Via Appia Nuova qui est une grande avenue avec plein de petites boutiques. Notamment beaucoup de magasins de chaussure. On est bien en Italie.

On a aussi découvert un petit parc au bout de notre rue (la Villa Lazzaroni) très beau, et juste après, il y a le parc incroyable de la Via Appia Antica. Il est immense (3500 ha), et se trouve en plein Rome, en fait il commence à partir des forums qui jouxtent le Colisée, mais une fois le portail franchi on se croirait en pleine campagne, c’est impressionnant, d’autant plus qu’on peut voir les montagnes qui sont au sud de Rome, les monts Albain (Colli Albani).

Parfois Rome a un petit côté déglingue qui me plaît assez : on trouve beaucoup de no man’s land en pleine ville. Les berges du Tibre, une fois passé le centre historique qui est finalement assez petit, sont très sauvages, j’y ai même aperçu une cabane défoncée qui avait l’air habitée, avec des chevaux plus ou moins en liberté. Je compare forcément Rome à Paris (c’est stupide, mais c’est involontaire), et ça m’amuse beaucoup d’imaginer des chevaux sauvages sur les rives de la Seine vers le Marais !

Autour de ma fac, il y a des sortes d’anciens hangars qui, j’imagine, servaient auparavant aux activités portuaires, paraissant franchement à l’abandon. Ça me fait parfois penser à certains coins de Berlin, et ça, je ne l’aurais jamais imaginé avant. J’en suis ravie d’ailleurs! Malheureusement, ce n’est pas aussi dynamique que Berlin (ou Paris ou plein d’autres villes) au niveau culturel. Voici mon interprétation de cet état de fait : y’a tellement de choses ici, l’art et le passé sont tellement omniprésents, que finalement, les Romains ne doivent pas ressentir le besoin d’innover, d’organiser bcp d’expos etc… (que pensez-vous de cette théorie ? ). Autre explication très probable : la fainéantise.

Par exemple, la Nuit Blanche samedi dernier était particulièrement décevante, malgré ce qu’en dit la Repubblica. Quelques concerts, mais la plupart se sont terminés très tôt, avant 20h, et rien dans les musées ou ailleurs…

Mon parcours du combattant dans les bureaux romains n’est pas terminé : j’ai encore des démarches administratives à faire bien entendu, mais ça devient amusant finalement. Par exemple, dans le bureau des « entrants » (immigrés), où on est accueillis par le sosie de Jean-Claude Van Damme, j’ai découvert que tout était marqué seulement en italien et …. en esperanto !! cela dit, ça m’a fait rire au début, mais après une heure d’attente pour récupérer un stupide numéro je trouvais ça moins drôle.

La vie quotidienne continue aussi à me surprendre… une anecdote parmi tant d’autres : on a comptabilisé 4 types de prises électriques différentes dans notre appart, qui, bien sûr, sont incompatibles les unes avec les autres. Même les prises qui semblent modernes sont parfois incompatibles avec les appareils électriques italiens récents !! Nos chambres ressemblent un peu à des campements sauvages avec des branchements hallucinants (prise + adaptateur + rallonge + adaptateur + nouvelle rallonge…). Rome est vraiment antique.

Oh, j’oubliais ! vendredi, en sortant de la fac, j’ai été alpaguée par un journaliste qui m’a interviewée au sujet de mon logement (les problèmes que j’avais rencontrés etc…), alors dans les jours à venir, il y aura peut-être ma trombine dans les pages romaines de la Repubblica !!

Avant de vous quitter, le mot du jour : il trucco = le maquillage. En gros on dit « je me truque » pour dire « je me maquille ». L'italien c'est bien.

Un mot du temps, car vous l'avez sûrement vu, il y a un petit encart météo en haut à droite de l'écran. Pour vous narguer évidemment. Il a fait très beau, très chaud (environ 34°C) depuis mon arrivée et jusqu'à hier. Il fait toujours très beau, mais on est passé sous la barre des 30°C, trop dure la vie ici.

Je vous laisse et vous embrasse!





6 commentaires:

Unknown a dit…

Le sud, le vrai a niqué Bordeaux... Ce sera Marseille 2013! Et avec un peu de chance Bordeaux va perdre son classement au Patrimoine de l'Unesco pour punir la prétention de votre édile pour une sombre histoire de pont... Bravo!

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Pauline a dit…

Depuis quand tu te sens Marseillais toi?
et c'est tout ce que tu as à me dire, des choses méchantes? tu compromets tes vacanze romane ...

Pauline a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Sophie a dit…

éh oh la ramène pas trop avec le temps, on a bien vu que le vendredi 19 c'est pluie et minima à 16° alors pouet pouet. A part ça, toujours aussi cool de te lire, je retrouve des impressions d'Erasmus de Clém à Munster (les Espagnols grands Erasmus, les démarches administratives qui occupent bien les premiers temps, et les colocs) Pour le reste j'ai cru reconnaître Mastroiani sur les photos (euh non pardon, il n'était pas disponible ce jour-là) super les photos! Comment se fait-il que nous ne nous soyons pas rencontrés en Avignonne, nous y fûmes entre le 10 et le 15 aoùt!! En tous cas très sympa de te suivre, on aime
Soph de Nantes

Marie a dit…

Ouais... bon si je comprends bien, si je veux venir te voir, je dois te dire que je suis tellement heureuse que tu aies les fesses au chaud tandis que j'ai encore les pieds mouillés de mes 9°C islandais... C'est bon, je l'ai? J'suis reçue?
Et pour Benoît, pas de remords, il le mérite.

Pauline a dit…

à vrai dire, maintenant je me pèle un peu ici aussi...
mais t'as quand même réussi ton test