jeudi 25 septembre 2008

Bravo ragazzi - Message futile

J'ai mis un sérieux frein à toutes les mascarades internationales... et dispose ainsi de plus de temps pour vous mes chers petits. Ceci explique l'incroyable prolixité dont je fais preuve ces derniers jours.
Mais le but de ce message n'est pas d'expliquer sa propre existence.

Je voulais avant tout féliciter ici le valeureux peuple italien. Une fois n'est pas coutume (je les maudis quotidiennement en raison de leurs transports en commun pourrirrissimes, ce matin: 1h30 pour rejoindre la fac, qui, à vol d'oiseau, est à 3,7 km de chez moi).
J'ai en effet pu constater que l'Italie, euh pardon: Rome, résiste assez bien à l'expansion de toutes les grandes chaînes commerciales internationales. Il n'y a à Rome que 3 H&M qui se trouvent tous dans les centres commerciaux en périphérie. Je n'ai vu jusqu'à présent que 3 mac do, et absolument aucun Starbucks. Dieu soit loué. En même temps, Starbucks n'a aucune chance dans ce pays. 1° c'est, je pense, impossible que le café à l'américaine puisse plaire aux Italiens, 2° le café ici n'est pas cher du tout (70 centimes l'expresso, 90 le cappuccino, c'est bonheur) alors bon, dans ces conditions, je le disais, Starbucks peut aller se rhabiller.
Donc:
C'est bien les mecs!!!!

Les traditions n'ont malheureusement pas toutes réussi à aussi bien survivre. En effet, c'est avec un regret immense que je dois vous faire part d'un bien triste constat: la mode des sacs-à-dos INVICTA (vous savez ces sacs-à-dos multicolores très 80's-90's, cf photo) a définitivement succombé face à celle bien plus conventionnelle des Eastpak...
L'Italie n'est plus vraiment ce qu'elle était. Benoît, ce paragraphe t'était plus particulièrement destiné.

Et parce que je ne peux m'empêcher d'en parler à tout le monde, voici une nouvelle sensationnelle: j'ai mangé aujourd'hui pour la première fois au resto U qui est génialissime. Trop bon, pas cher du tout (2€ le repas complet avec la bouteille d'huile d'olive), trop beau, et même trop branché car la nuit, la mensa se transforme en boîte!! à côté, le RU Mabillon pffff.......

A bientôt mes chers pour un message sur les goûts en matière de chaussures des Italiens. Un phénomène étrange et passionnant.

mercredi 24 septembre 2008

Mangiamo un po' - Message dînatoire

Pour commencer, un peu de mozzarella

Quand je suis à l'étranger, la seule chose qui peut vraiment me manquer, c'est la nourriture à laquelle je me suis habituée en France. En 1er lieu la baguette et le fromage, puis aussi certaines coutumes comme la fameuse carafe d'eau et le pain au restaurant.
Mais ici, l'adaptation est facile.

Faire ses courses revient moins cher qu'à Paris, et on trouve encore tous les fruits d'été (j'ai vu des pêches à 0,99€/kg !!) et aussi des trucs un peu exotiques, pour moi en tout cas, comme les figues de barbarie pour 3 fois rien, cela dit c'est pas génial.
Pour mon plus grand bonheur, les Italiens ont plein de fromages. Et je mange enfin de la vraie mozzarella de bufala qui a du goût.
Par contre, pour mon plus grand malheur, ils n'ont pas trop de bon chocolat, le leur est très sucré, et n'a pas goût de chocolat en fait. J'ai déjà prévu de faire des réserves en France à Noël (sinon je reçois les colis aussi).
Malheureusement, la charcuterie italienne me plaît beaucoup... je carbure au speck -jambon fumé du Haut-Adige- depuis 3 semaines.
Et comme il faut bien boire un peu et des choses locales bien sûr, j'ai découvert 2 bières italiennes: la Peroni, bof, et la Nastro Azzuro, mieux. En ce qui concerne le vino, il me semble qu'avec le même budget étudiant, je réussissais à trouver du vin meilleur en France. Pourtant il y a beaucoup de vins italiens, produits autour de Rome notamment, dans les Colli Albani par exemple.
Mais je suis bordelaise et mon jugement est complètement biaisé par mon chauvinisme œnologique.

Ainsi, je suis avec sérieux un régime fromage-pâtes-pizza-huile d'olive-charcutaille-alcool... attendez-vous à me voir un peu changée donc, car je ne suis pas devenue sportive pour autant.

Et maintenant: "de la réception de la cuisine française en terre étrangère" (spéciale cacedédi à Gabrielle)
La semaine dernière, Monica et moi avons organisé un grand dîner international (qui s'est vite transformé en grosse soirée bordélique, au grand dam d'une voisine qui nous a menacés avec son pistolet !!). Le principe était simple: chacun devait apporter une spécialité de son pays. Et malgré la surabondance de paella et de tortillas de patatas due à la présence majoritaire d'Espagnols, mes quiches françaises ont réussi à se hisser parmi les plats les plus appréciés par les convives internationaux. Franc succès pour le chocolat suisse et le Porto qui étaient en lice également.

D'ailleurs, je n'ai pas réussi à trouver de crème fraîche épaisse ni de gruyère râpé pour faire mes quiches, étrange non? ô tristesse, ô désespoir.

Je quitte ma plume électronique pour rejoindre mes fourneaux à gaz!
Et bon appétit bien sûr!

mardi 23 septembre 2008

Des photos, pour de vrai! en vrac




La Villa Médicis, depuis la Trinité des Monts








Rome, depuis la Trinité des Monts


L'éléphant du Bernin, Piazza della Minerva, et le Panthéon à l'arrière-plan


Tournage sur le pont Sant'Angelo



Rome depuis la Villa Borghèse


La même chose, et on note St-Pierre au fond


Toujours depuis la Villa Borghèse


Le mausolée de sainte Constance


Dans la villa Torlonia, on est en Egypte



Le Colisée en plein désert


Piazza della Rotonda, face au Panthéon


Le Panthéon

lundi 15 septembre 2008

Des photos!


C'est trop long de charger des photos ici, alors je vous renvoie sur mon album picasa: http://picasaweb.google.fr/paulinecellard

Mais je ne peux résister à l'envie de vous montrer celle-ci en avant-première... Et oui, trop sympas les Italiens: j'arrive et ils organisent la Pauline Year. L'anno paolino.

La deuxième semaine

Ça y est, ma vie erasmus a bien commencé !

Mes cours d’italien ont débuté il y a une semaine, et je suis dans un petit groupe très sympathique et très international (Irlande, Kenya, Brésil, Portugal, Belgique, Autriche, Allemagne, Espagne, Suisse, Pologne). Je craignais fort que l’anglais ne l’emporte une fois les cours terminés, mais finalement, même en dehors de la fac on se parle tous en italien. On progresse donc très très vite: après 4 heures de cours, j’avais l’impression de mieux parler l’italien que l’allemand après 7 ans. Par ailleurs j’ai remarqué que plus je comprends l’italien, plus je comprends l’espagnol. Ça tombe bien : presque un erasmus sur 2 est espagnol ici. C’est fou d’ailleurs, ils sont vraiment très nombreux, et beaucoup d’entre eux –les castillans surtout- parlent l’italien comme s’ils parlaient espagnol – au niveau de l’accent- c’est parfois difficile de déterminer quelle langue ils parlent, d’où de nombreux quiproquo (quiproqui?). Malheureusement on ne peut pas se moquer d’eux, ils sont bien trop nombreux (et puis, ils sont sympathiques quand même).

Je suis contente de voir que beaucoup d’étrangers apprennent encore le Français, et impressionnée aussi, car certains le parlent vraiment bien. Par contre, rien à faire, les Parisiens ont une sale réputation. Je fais tout mon possible pour rétablir la vérité : « il est possible que les commerçants des zones touristiques ne soient pas aimables, mais vraiment, je vous assure, les Parisiens sont gentils…. blablabla ».
Mais les Bordelais seront gavé contents car Bx jouit d’une excellente réputation (« waow j’ai vu des photos de bx, c’est magnifique, je rêve d’y aller » si si !), et cela, même jusqu’au Brésil.
(à ce propos : quid de Bx13 ??)

Ma première coloc, Monica, qui est espagnole, est arrivée il y a une semaine. On se parle en italien, on arrive à bien se comprendre, et on s’entend très bien. On appréhende un peu le jour où on sera enfin 4 dans l’appart car la seule pièce commune, la cuisine, est vraiment petite !
Quant à la 3e coloc qui devait arriver la semaine dernière, finalement elle n’est pas venue (elle ne supporterait pas d’être loin de son copain apparemment). Alors on va faire passer des interviews pour trouver la coloc idéale qui n’a pas le droit d’être francophone en général, et française en particulier, c’est ma seule condition.

Notre quartier s’avère assez sympathique (cherchez Furio Camillo sur google si vous voulez !). Notre appart n’est pas si éloigné du centre que ce que l’on pensait d’abord. 20 minutes suffisent pour rejoindre à pied Saint-Jean du Latran (San Giovanni in Laterano, la cathédrale de Rome) en prenant la Via Appia Nuova qui est une grande avenue avec plein de petites boutiques. Notamment beaucoup de magasins de chaussure. On est bien en Italie.

On a aussi découvert un petit parc au bout de notre rue (la Villa Lazzaroni) très beau, et juste après, il y a le parc incroyable de la Via Appia Antica. Il est immense (3500 ha), et se trouve en plein Rome, en fait il commence à partir des forums qui jouxtent le Colisée, mais une fois le portail franchi on se croirait en pleine campagne, c’est impressionnant, d’autant plus qu’on peut voir les montagnes qui sont au sud de Rome, les monts Albain (Colli Albani).

Parfois Rome a un petit côté déglingue qui me plaît assez : on trouve beaucoup de no man’s land en pleine ville. Les berges du Tibre, une fois passé le centre historique qui est finalement assez petit, sont très sauvages, j’y ai même aperçu une cabane défoncée qui avait l’air habitée, avec des chevaux plus ou moins en liberté. Je compare forcément Rome à Paris (c’est stupide, mais c’est involontaire), et ça m’amuse beaucoup d’imaginer des chevaux sauvages sur les rives de la Seine vers le Marais !

Autour de ma fac, il y a des sortes d’anciens hangars qui, j’imagine, servaient auparavant aux activités portuaires, paraissant franchement à l’abandon. Ça me fait parfois penser à certains coins de Berlin, et ça, je ne l’aurais jamais imaginé avant. J’en suis ravie d’ailleurs! Malheureusement, ce n’est pas aussi dynamique que Berlin (ou Paris ou plein d’autres villes) au niveau culturel. Voici mon interprétation de cet état de fait : y’a tellement de choses ici, l’art et le passé sont tellement omniprésents, que finalement, les Romains ne doivent pas ressentir le besoin d’innover, d’organiser bcp d’expos etc… (que pensez-vous de cette théorie ? ). Autre explication très probable : la fainéantise.

Par exemple, la Nuit Blanche samedi dernier était particulièrement décevante, malgré ce qu’en dit la Repubblica. Quelques concerts, mais la plupart se sont terminés très tôt, avant 20h, et rien dans les musées ou ailleurs…

Mon parcours du combattant dans les bureaux romains n’est pas terminé : j’ai encore des démarches administratives à faire bien entendu, mais ça devient amusant finalement. Par exemple, dans le bureau des « entrants » (immigrés), où on est accueillis par le sosie de Jean-Claude Van Damme, j’ai découvert que tout était marqué seulement en italien et …. en esperanto !! cela dit, ça m’a fait rire au début, mais après une heure d’attente pour récupérer un stupide numéro je trouvais ça moins drôle.

La vie quotidienne continue aussi à me surprendre… une anecdote parmi tant d’autres : on a comptabilisé 4 types de prises électriques différentes dans notre appart, qui, bien sûr, sont incompatibles les unes avec les autres. Même les prises qui semblent modernes sont parfois incompatibles avec les appareils électriques italiens récents !! Nos chambres ressemblent un peu à des campements sauvages avec des branchements hallucinants (prise + adaptateur + rallonge + adaptateur + nouvelle rallonge…). Rome est vraiment antique.

Oh, j’oubliais ! vendredi, en sortant de la fac, j’ai été alpaguée par un journaliste qui m’a interviewée au sujet de mon logement (les problèmes que j’avais rencontrés etc…), alors dans les jours à venir, il y aura peut-être ma trombine dans les pages romaines de la Repubblica !!

Avant de vous quitter, le mot du jour : il trucco = le maquillage. En gros on dit « je me truque » pour dire « je me maquille ». L'italien c'est bien.

Un mot du temps, car vous l'avez sûrement vu, il y a un petit encart météo en haut à droite de l'écran. Pour vous narguer évidemment. Il a fait très beau, très chaud (environ 34°C) depuis mon arrivée et jusqu'à hier. Il fait toujours très beau, mais on est passé sous la barre des 30°C, trop dure la vie ici.

Je vous laisse et vous embrasse!





vendredi 5 septembre 2008

Vernissage

Une semaine s'est écoulée depuis mon arrivée à Rome, et j'attends depuis tout ce temps qu'il m'arrive quelque chose de cocasse pour pouvoir inaugurer ce blog par un message marquant qui vous donne envie de lire mes petites histoires régulièrement au cours de l'année.
Malheureusement pour moi, tout va très bien, ce qui va m'obliger à déployer des trésors d'imagination afin de rendre ces pages attrayantes...

Ma première semaine romaine s'est tranquillement déroulée sous le très grand et très beau soleil.
J'ai trouvé une chambre à louer en moins de 24 heures, dans un quartier paraissant sympathique, au sud-est, près de la Via Appia Antica (qui se trouve dans un grand parc archéologique avec toutes les catacombes de Domitille & c°). Pour se rendre chez moi, on longe la Via Appia Nuova bordée de pins parasols Ut de palmiers. J'aime.
Je n'y ai cependant pas encore emménagé car ma propriétaire y fait des travaux. Une amie de Paris qui vit à Rome m'héberge donc en attendant.

En arrivant à Rome quand on est en voiture, on a d'abord très peur et on trouve que vraiment au volant, les Romains manquent de courtoisie, ne respectent rien, sont des tueurs en puissance.
Puis on découvre qu'une fois sortis de leur macchina, ces fous du volant sont plutôt gentils et bien plus abordables que les Français en général (j'aurais bien dit "les Parisiens", mais j'aurais perdu 50% de mon hypothétique lectorat!).
Ici, faire un créneau devient une affaire publique, les mecs s'arrêtent dans la rue et t'aident à manœuvrer. Hier soir, mon amie n'arrivait pas à faire rentrer sa Smart (la seule voiture raisonnable à Rome) dans les 30 derniers centimètres libres du centre ville. Alors 3 gars qui passaient par là ont déplacé le scooter qui était garé en travers et qui prenait toute la place. On ne leur avait rien demandé, on n'était pas en jupe, et ce n'était pas leur scooter (rassurez-moi, vous non plus n'avez jamais vu ça en France, si?).

L'organisation italienne ne manque pas de surprise non plus.
Un exemple....J'étais très étonnée en découvrant cela, peut-être le serez-vous aussi. Ici, beaucoup de gens ne possèdent pas de compte bancaire. C'est assez cher, et c'est incroyablement compliqué. Par conséquent, tout ou presque peut se payer en cash, et les virements bancaires sont loin d'être répandus. Ainsi à Rome, on va payer tous les mois ses factures (électricité, gaz, internet etc...) en liquide à la poste. Tellement plus simple et plus rapide.

Le système universitaire est à mes yeux assez original également. Ce qui importe en Italie ce n'est pas tant d'avoir ses exams du 1er coup, que d'avoir la meilleure note possible, même si ça prend du temps. Il est tout à fait envisageable de repasser 3 ou 4 fois le même examen pour améliorer son résultat. Si je décide d'améliorer aujourd'hui une note d'une matière que j'ai suivie il y a 3 ans, pas de problème. Les études peuvent donc durer très longtemps, puisqu'il est toujours possible de repousser les échéances... (comment se décider à bosser pour de bon avec ce système?)

Je ne me suis pas encore confrontée directement à l'université puisque mes cours ne commencent qu'en octobre, mais par contre, j'ai testé l'accueil Erasmus, qui m'a renvoyé dans 4 endroits différents dans Rome pour finaliser mon inscription (en sortant du bureau, la nana m'a dit avec un air profondément apitoyé: "bonne chance" soit "in bocca al lupo", littéralement: dans la bouche du loup! ). Je dois aller récupérer mon code fiscal -un n° magique que tout le monde a, combinant en quelque sorte notre n° de Sécu et notre n° de compte bancaire- dans le Trastevere, chercher ma carte de cantine dans le sud, chercher ma carte d'accès à internet autre part, récupérer ma carte d'étudiant erasmus encore ailleurs.

Sinon, non, je ne parle toujours pas italien, mais je survis quand même, et quand je n'ai pas le choix, je réalise que je sais dire plus de choses que ce que je pensais. De toutes façons, les cours intensifs commencent dans quelques jours et pour 3 semaines, alors je devrais vite m'améliorer.

Je réalise que ce message est déjà bien long, et si je veux vous garder, je n'ai peut-être pas intérêt à vous assommer dès le début.
J'ai oublié le plus important: je suis très très très heureuse d'être ici. J'ai hâte que la fac commence, j'ai hâte de parler italien, j'ai hâte de rencontrer mes colocs (1 Italienne et 2 Espagnoles), et j'ai hâte d'avoir terminé tous mes papiers administratifs pour pouvoir enfin profiter de "ma" ville!

Une pensée pour ceux qui ont repris les cours et le boulot, et des bises pour tous!